La capture, l'utilisation et le stockage du carbone, ou CCUS, ont le potentiel de devenir une industrie majeure basée sur la connaissance, stimulée par la nécessité de réduire les émissions de 7 % par an pour atteindre les objectifs de limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C. Le CCUS est désormais reconnu comme un outil clé pour décarboner les industries difficiles à électrifier (par exemple, les industries du phosphate, du ciment, et les installations de valorisation énergétique des déchets).

L'énergie renouvelable à bas coût est essentielle pour permettre le déploiement massif de cette industrie tout en maximisant ses performances environnementales. À cet égard, l'Afrique est bien positionnée pour accueillir les différentes chaînes de valeur de l'industrie CCUS, grâce à son immense potentiel en énergies renouvelables, à la disponibilité des ressources pour le stockage et la minéralisation, ainsi qu'à sa complémentarité avec les priorités de l'économie de l'hydrogène vert, de l'énergie biogénique et de la gestion de l'eau.

Le CCUS peut renforcer ces priorités, à la fois comme facilitateur (par exemple, l'utilisation du CO2 capté des industries difficiles à décarboner pour produire du méthanol renouvelable, du carburant pour l'aviation, des produits chimiques verts et des engrais) et pour la gestion des déchets. Les voies carbone-négatives gagnent également en popularité à l'échelle mondiale, motivées par la nécessité d'extraire le CO2 de l'atmosphère, ouvrant ainsi de grandes opportunités sur le marché des crédits carbone.

Le déploiement du CCUS peut atténuer l'impact négatif du nouveau mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM) mis en place par l'UE sur les importations, qui risque de réduire la compétitivité de l'industrie africaine en augmentant les coûts.